Améliorer la lumière à Val-David
Après l’hiver, on sait que la plupart des gens ont vécu plusieurs mois dans des pièces, parfois sans fenêtres, où les lumières artificielles est souvent fournie par des fluorescents (néons). Généralement, les gens se sentent inconfortables et nerveux, dans ces endroits. Étonnamment, ces tubes de lumière toxique sont aussi quasi omniprésents dans les hôpitaux et les écoles. À Val-David, il y a trois endroits bien publiques où ces tubes sont prévalents: au Métro Dufresne, à la pharmacie Familiprix Éthier-Normand au BMR.
Pourquoi les néons rendent-ils les gens inconfortables et irrités?
Parce que les six couleurs principales du spectre lumineux de la lumière naturelle – violet, bleu, vert, jaune, orange, rouge – sont modifiées par les manufacturiers pour créer une plus grande luminosité par tube. Cependant, si on augmente la luminosité du fluorescent, on réduit la visibilité pour l’oeil humain.
Les manufacturiers mettent trop de couleurs brillantes, le jaune et orange, et des quantités insuffisantes des quatre autres couleurs plus foncées du spectre lumineux. Les trois tubes les plus communs : le «cool-white», le «day-light» et le «warm light», ont tous des indices de rendement des couleurs (IRC) à moins de 65% en relation avec la lumière naturelle. Cette modification du spectre lumineux est connue.
Brève histoire de la lumière fluorescente
Les lumières fluorescentes, ou les néons, sont toujours «froids». Ils utilisent substantiellement moins d’électricité, approximativement un tiers moins que les ampoules incandescentes de l’époque pré-fluorescents, avant l’introduction des néons à la Foire Mondiale à New-York en 1939. Dû à leur modeste utilisation d’électricité et le coût modéré des néons, ils sont devenus l’illumination standard dans les édifices au travers le monde.
Indices de Rendement des Couleurs(IRC)
Dans les années 70, le photobiologiste américain John Nash Ott a tenté de développer une lumière fluorescente qui reproduirait plus fidèlement le spectre à couleurs complètes. Ott a persuadé la compagnie Duro-Test de créer le «Vita-Lite», un nouveau tube fluorescent qui duplique le spectre naturel complet à 91% de l’IRC. «Vita-Lite», avec un bien plus grand indice que les néons froids (moins de 75%), et avec un spectre plus équilibré, est une amélioration majeure pour le confort et la santé des personnes.
Malgré le coût d’environ quatre fois plus élevé que les tubes traditionnels, plusieurs organis- mes en ont acheté et installé. Un de ces orga- nismes est la marine américaine, qui en installé dans toute sa flotte de sous-marins… réduisant ainsi les bagarres entre sousmariniers !
Plus proche de nous, la Société du Transport de Montréal, à l’automne 2007, a installé ces tubes au spectre presque complet dans tous ses wagons de métro. Une étude a démontré que depuis l’installation de cet éclairage au spectre quasi-complet, beaucoup plus de passager lisent à nouveau dans le métro. La commission Scolaire de Bedford-Cowansville a également choisi de remplacer tous les fluorescents dans toutes ses classes. On verra bientôt si les résultats des élèves s’améliorent !
À Val-David, le bistro Le Mouton Noir a installé ces «Vita-Lite» dans sa cuisine, et l’artiste peintre Mark Lummis en a aussi dans son atelier. Jusqu’à récemment, ces «Vita-Lite» étaient disponibles sur la 117 à Val-Morin. À Ste-Agathe-des-Monts, la boutique Biosphère Vert Santé, sur la rue Principale, vient d’en poser dix, et ils en vendent.
Ironiquement, les plantes ont droit à un meilleur éclairage que les humains! De nombreux cultivateurs de plantes d’intérieures, ainsi que les cultivateurs de la plante illégale de marijuana (sic), installent des «Vita-Lite», distribuée sous le nom commercial de «Grow- Lite», puisque le coût supplémentaire de cet éclairage artificielle est compensé par des plantes qui poussent plus vite et qui sont en meilleure santé !
Je vais fréquemment aux réunions mensuelles du conseil municipal de Val-David depuis cinq ans. Comme les citoyens et les conseillers s’en souviennent, les réunions avaient lieu dans la salle de l’école St-Jean-Baptiste. Il y avait un côté dérangeant dû aux néons toxiques. Depuis les dernières années, le Conseil se tient dans l’église rénovée qui est une belle salle communautaire. À chaque conseil, il y a plus que le double de citoyens présents que lorsque c’était à l’école. Est-ce à cause de la qualité du conseil ou de l’éclairage ? Ou peut-être des deux ?
À une époque, je fréquentait le gym de La Cité, à Montréal. On y avait installé des appareils à la fine pointe de la technologie, des vélos stationnaires, des machines à jogging, et tout un équipement ultra sophistiqué dans une pièce sans fenêtre au sous-sol. Personne n’entrait dans cette salle pour faire de l’exercice. La direction du gym a changé l’éclairage fluorescent pour des lumières incandescentes, des halogènes et des lampes directionnelles, et bientôt, la pièce fut remplie de membres.
Dans l’ancien édifice de Serge Bourassa, une grosse épicerie en vrac de Ste-Agathe, il y avait beaucoup de tubes néons toxiques. Sagement, quand le magasin a été reconstruit l’année dernière, ces néons furent remplacés par des lumières de haute intensité, incandescentes et halogènes. Vous pouvez être certains que le volume des ventes au Bourassa a augmenté depuis et c’est bien plus plaisant d’y magasiner maintenant. Avoir des sources de lumière à spectre complet est certes une urgence pour toutes les écoles, les hôpitaux et tous les lieux publics à haute fréquentation. Pour chacun de nous, il est possible d’améliorer notre qualité de vie avec une lumière plus utile et plus agréable. Pensons-y.
Cet article est dédicacé à mon ancien ami Roch Lanthier, pionnier de lumière artificiel.
(Traduction de l’anglais par Mark Lummis)
Journal Ski-Se-Dit mai 2009
http://www.ski-se-dit.info/journal/skiseditmai09.pdf